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L’intelligence émotionnelle ou intelligence des situations
Les études sur l’intelligence ont amené à revoir la notion d’intelligence en mettant en évidence les intelligences multiples (1975, Howard Gardner publie L'esprit brisé).
Depuis 1990, Peter Salovey et John D. Mayer ont été les principaux chercheurs sur l'intelligence émotionnelle. Ils proposent un modèle qui identifie quatre différents facteurs de l'intelligence émotionnelle :
1. la Perception : La première étape dans la compréhension des émotions est de les percevoir avec exactitude. Dans de nombreux cas, cela pourrait impliquer également la compréhension des signes non verbaux tels que le langage du corps, le para-verbal (débit, souffle, silence) et les expressions faciales.
2. le Raisonnement : La prochaine étape consiste à utiliser les émotions pour promouvoir la réflexion et l'activité cognitive. Les émotions qui aident à prioriser ce à quoi nous accordons de l'attention et à nous faire réagir ; nous répondons émotionnellement à des choses qui captent notre attention.
3. la Compréhension : Les émotions que nous percevons peuvent contenir une grande variété de significations. Si quelqu'un exprime une émotion de colère, l'observateur doit pouvoir interpréter la cause de la colère et ce qu'elle pourrait signifier. Par exemple, si votre patron réagit de manière colérique envers vous, cela pourrait signifier qu'il n'est pas satisfait de votre travail, ou il peut être en colère parce qu'il a été verbalisé par la police pour excès de vitesse ou encore, il est en colère parce qu'il s'est disputé avec sa femme ce matin.
4. La gestion des émotions : La capacité à gérer ses émotions est effectivement un élément clé de l'intelligence émotionnelle. La régulation des émotions, c’est-à-dire la capacité de répondre de façon appropriée à ses émotions et à celles des autres, sont des aspects importants de la gestion des émotions.
Définition et rôle des émotions
Les émotions sont des facultés réactionnelles indépendantes de notre volonté.
C’est un processus mental et corporel avec des causes et des effets, qui s'accompagne de réactions physiques spontanées (rougeur, chaleur – moiteur, accélération cardiaque...)
Elles sont la réponse naturelle, donc juste, à la survenance d'un événement.
Les émotions prennent naissance dans le système limbique – limbe signifiant frontière – interface anatomique et fonctionnelle entre la vie cognitive et la vie végétative. Leur première fonction, à l’origine de la Vie, comme pour tout être vivant, c’est d’assurer notre survie et de nous protéger en nous alertant... la peur face à un danger par exemple, qui nous amène à réagir (réponse possible, fuite ou attaque). Elles viennent toujours en réaction de quelque chose. On parlera de sens et de communication :
- communication intrapsychique, dans la relation à Soi : l’émotion nous dit qu’on est vivant et qu’en tant qu’être vivant, nous percevons et ressentons des émotions
« L'émotion est la condition essentielle d'exister » Marie-Jeanne Trouchaud, Thérapeute
F. Apostoly – Psychopraticienne et Thérapeute – 28/09/23
- communication interpersonnelle, dans la relation à l’autre : elle peut-être perçue par l’ autre, et nous pouvons percevoir/recevoir l’émotion de l’autre.
Le respect de soi commence par la connaissance de soi en tentant d’accueillir et de comprendre ses émotions. Éprouver des émotions montre que nous sommes vivants et désireux de trouver des solutions appropriées aux situations rencontrées.
Toutes les émotions ont un sens dans la situation où elles apparaissent même si, à première vue, nous avons l'impression qu'elles sont décalées ou inappropriées.
Une relecture, ou un recadrage de notre manière de « voir » les situations vécues, donc une meilleure compréhension ou « intelligence » de ces situations, peut avoir pour résultat de modifier notre condition émotionnelle.
Le rôle de la subjectivité dans les émotions
La subjectivité joue un rôle dans les émotions. Pour le psychologue, Daniel Goleman :
« Le fait de reconsidérer la situation sous un angle plus positif constitue l'un des moyens les plus sûrs pour calmer l'irritation » in « L'intelligence émotionnelle » ed. J'ai Lu 2003
Pour le neurologue, Antonio Damasio : « Tout commence par la représentation consciente que vous vous faites d'une personne ou d'une situation...En somme, il s'agit d'une évaluation rationnelle des diverses données de l’événement dans lequel vous êtes impliqué » dans L'Erreur de Descartes, Ed. Odile Jacob 2000

Quelques méthodes pour travailler sur ses émotions
Emotions
Le travail émotionnel par l'intelligence des situations consiste à améliorer notre appréciation subjective des situations de notre vie, pour en retirer des bienfaits émotionnels.
Nommer l’émotion :
Les émotions nous disent quelque chose de nous et ont à nous apprendre ; elles viennent nous dire que quelque chose, là, dans cette situation, nous « touche ». Savoir l’identifier et la nommer permet de comprendre et de désamorcer l’engrenage émotionnel.
- Identifier son émotion - la nommer
- la décrire
- l’accueillir
- repérer le besoin qu’elle révèle
- réfléchir aux moyens d’y répondre... - ...et s’en donner les moyens
Source : magazine Psychologies n°450 Octobre 2023
F. Apostoly – Psychopraticienne et Thérapeute – 28/09/23

le décentrage :
Nous décentrer, c'est mettre notre point de vue personnel de côté, temporairement, soit en nous mettant à la place d'une autre personne (interlocuteur/trice), soit en reconsidérant la situation en impliquant d'autres personnes que nous (qu'aurait fait Y dans cette situation?).
le recentrage :
Nous recentrer, c'est réduire son point de vue de manière plus personnelle lorsque la situation semble complexe et disperse notre attention. 4 questions simples permettent de le faire :
1. Qu'est ce que je veux : faire un choix et définir des priorités
2. Que puis-je : s'inscrit dans la gestion de notre « budget ressources personnelles »
3. Que dois-je : dépend de nos engagements, dont nous pouvons peut-être nous dégager, mais
peut-être pas immédiatement
4. Que sais-je : analyse de la situation en considérant les malentendus possibles et nos besoins
de conseils
s’ancrer dans l’instant présent, en toute conscience, à l’aide de vos cinq sens, en identifiant autour de vous :
1/ 5 éléments que vous voyez
2/ 4 sons ou bruits que vous entendez
3/ 3 choses avec lesquelles vous êtes en contact, physiquement ou avec le toucher 4/ 2 odeurs que vous percevez
5/ 1 goût présent dans votre bouche.

F. Apostoly – Psychopraticienne et Thérapeute – 28/09/23